Rénovation énergétique du bâti ancien : une nouvelle approche par le DPE et l’audit

La rénovation énergétique du patrimoine immobilier français franchit une nouvelle étape avec l’adoption par le Sénat le 20 mars 2025 d’une proposition de loi innovante concernant le bâti ancien. Conçue pour répondre avec justesse aux difficultés et particularités techniques que comporte l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments anciens, cette PPL vise à expliciter les fondements d’une rénovation énergétique qui doit répondre au besoin de préserver le patrimoine architectural, tout en tenant compte des réalités techniques et économiques des propriétaires.

Une proposition de loi pour le bâti ancien qui en donne une définition légale

Le texte de la PPL visant à adapter les enjeux de la rénovation énergétique au bâti ancien formule une définition officielle de cette catégorie de bâti en spécifiant qu’il s’agit de bâtiments construits avant 1948, et ce, selon des techniques et des matériaux traditionnels. Cette clarification est essentielle, sachant que près d’un tiers du parc immobilier français, soit 11 millions de logements, est concerné, dont deux tiers sont actuellement classés comme étant des passoires énergétiques.

Cette définition précise permettra aux diagnostiqueurs immobiliers comme aux auditeurs énergétiques de mieux appréhender les spécificités des bâtiments anciens. Elle reconnaît la valeur patrimoniale de ces constructions, ainsi que la nécessité d’adopter des approches en matière de rénovation énergétique plus subtiles et en accord avec leur histoire architecturale.

DPE et audit énergétique du bâti ancien : des recommandations de travaux adaptées

Cette proposition de loi introduit aussi un nouveau regard sur le bâti ancien en matière de recommandations de travaux de rénovation énergétique. Les diagnostiqueurs-auditeurs devront détecter et caractériser avec minutie les spécificités techniques, architecturales et patrimoniales de chaque bâtiment. Ils devront aussi faire en sorte de les conserver précieusement. À titre d’exemple, au lieu de préconiser systématiquement le remplacement des menuiseries anciennes, ils recommanderont leur traitement, afin de préserver l’intégrité du patrimoine tout en améliorant sa performance énergétique.

Cette nouvelle approche évitera les erreurs de rénovation qui pourraient porter atteinte à la valeur authentique et structurelle des bâtiments anciens et à leurs qualités intrinsèques. Les diagnostiqueurs-auditeurs proposeront des solutions sur mesure, sans jamais perdre de vue les caractéristiques hygrothermiques spécifiques des matériaux traditionnels comme la pierre, la brique ou le torchis.