Le bilan de l’hiver 2022-2023 réalisé par la filière électrique a fait ressortir diverses tendances des marchés ainsi que des enseignements et projections majeurs à exploiter pour « massifier » la sobriété énergétique dans les bâtiments résidentiels et tertiaires, une ambition majeure, comme le démontre le compte-rendu de la Conférence de presse intitulée « Pilotage des bâtiments » qui s’est déroulée le 18 avril 2023. Massifier la sobriété énergétique, qu’est-ce que cela signifie ? À quoi ça sert et comment y parvenir ? Votre diagnostiqueur immobilier et thermicien spécialiste du DPE, de l’audit énergétique et de l’étude thermique fait le point sur les préconisations de la filière électrique.
La décarbonation des bâtiments ne nécessite pas seulement la mise en œuvre d’une isolation performante et le remplacement d’un équipement de chauffage peu vertueux : il faut aussi que la sobriété s’introduise dans les bâtiments par l’installation de solutions de pilotage intelligent des consommations d’énergie. Cette démarche permettrait à la fois de veiller à « l’équilibrage du système électrique du futur » ainsi que de « prioriser les investissements dans l’efficacité énergétique en visant aussi l’efficacité climatique ». C’est ce que souhaite la filière électrique qui, dans son communiqué de presse et sa conférence de presse « Pilotage des bâtiments » du 18 avril 2023, a recommandé cinq mesures pour parvenir à ces objectifs, dont la quatrième en lien avec le diagnostic de performance énergétique.
Après avoir fait le bilan de l’hiver 2022-2023 en termes de consommation d’électricité dans l’immobilier résidentiel et tertiaire, évalué les tendances qualitatives et analysé les limites à la sobriété d’urgence, la filière électrique a défini cinq pistes pertinentes pour démocratiser la sobriété dans les bâtiments.
La première consisterait à équiper davantage les bâtiments en solutions de pilotage, et même d’office dans la construction neuve, ainsi qu’à favoriser le recours au commissionnement. La seconde serait d’inclure la sobriété dans les aides financières existantes telles que les certificats d’économie d’énergie et MaPrimeRénov’. La troisième encouragerait à promouvoir les écogestes techniques « pour ancrer la sobriété dans les pratiques » grâce à une campagne nationale de sensibilisation et la diffusion de guides dédiés. La quatrième introduirait explicitement la sobriété dans le rapport DPE par l’affichage de deux nouveaux indicateurs, l’un intitulé « Maitrise des consommations d’hiver », l’autre « Maitrise des consommations d’été », et ce, sous les blocs graphiques relatifs au schéma des déperditions de chaleur, à la performance de l’isolation et au système de ventilation en place. Quant à la cinquième recommandation, elle viserait la flexibilité des bâtiments en termes de consommations d’énergie « au quotidien » ou « sur appel du réseau » afin d’accompagner efficacement le développement des énergies renouvelables.